Philippe B fait partie des artistes envers qui on a des attentes de beauté. Il nous a émus et nous a démontré à maintes reprises de quoi il est capable. Il nous invite à une autre nuit de confidences avec des rimes qui allient la grandeur à l’ordinaire et des musiques berçantes, très cinématographiques.
« Le travail d’arrangement est un processus d’apprentissage et d’exploration constant que je trouve très stimulant, mais j’essaie de me rappeler que ma proposition artistique est d’abord la chanson et c’est cela qui doit primer. »
- Philippe B
À écouter aussi :
Des chansons mélancoliques qui nous collent à l'oreille, et qui détaillent pour nous les émotions qui se lovent au fond du cœur. Une liste d'écoute musicale réconfortante comme l'amitié, qui déclame ses passions haut et fort autant qu'elle vous enveloppe de musique intimiste.
Pomme, Aliocha, Mitski, Radiohead, Bill Evans, Richard Séguin, Ingrid St-Pierre, Yann Tiersen, Jane Birkin, Philippe B, etc.
Cette liste d'écoute aléatoire et gratuite a été préparée avec soin par notre équipe.
Dès les premières mesures de chacune des chansons, on retrouve sa retenue, ses bleus et ses rouges profonds. Il y a d’abord l’introduction de piano ou de guitare délicate, puis les claviers, les cordes et les cuivres se déploient pour amplifier les mélodies.
Il invite la chanteuse Laurence Lafond Beaulne (Milk & Bone) à partager plusieurs chansons. La musicienne de talent se fond à l’univers du compositeur, utilisant un chant consolant, inoffensif.
À quoi sert-il d'inventer des histoires, alors que la réalité est tellement incroyable?
Cette question, posée par une femme en prison, constitue le point de départ de L’espèce fabulatrice, deNancy Houston, un essai qui a inspiré ce nouveau disque. Les chansons se suivent avec une telle fluidité qu’on a l’impression d’un album qui se déroule d’un même souffle, comme un plan-séquence musical.
Nous sommes pourtant spectateurs devant des écrans différents : 14 récits et autant de décors. Certains seront familiers à plusieurs : la taverne Chez Baptiste, le cinéma Beaubien. D’autres sont moins précis et puisent simplement dans un climat, à Montréal ou en Abitibi.
D’ailleurs, dans son très bel Autoportrait (sans lunettes), le chanteur s’excuse d’être flou. Mais n’est-ce pas notamment pour son brouillard et ses nuages que l’on apprécie Philippe B?
On pourrait citer plusieurs lignes qui illustrent cette façon jolie de s’adresser à l’intime, comme dans Sortie/Exit, où Philippe B chante « À la table à côté / C’est l’inventaire des sentiments ». On s’étonne par contre de Rouge-gorge, un récit ambigu, un trouble violent malgré la douceur de la musique.
« Avec l’expérience, je deviens plus à l’aise avec les orchestrations et leur intégration dans les chansons. Je continue d’apprivoiser le piano comme instrument de composition et d’arrangement. Mais surtout avec le temps je perçois plus clairement qui je suis comme artiste, ma manière. Je ne cherche pas à changer, mais plutôt à préciser, étoffer et mieux maîtriser cette manière qui est la mienne. »
- Philippe B
Si le piano se fait résigné de Sortie/Exit, la guitare de La saison de tous les dangers berce la crainte inhérente à tout amoureux qui plonge sérieusement dans la vie à deux, représentée ici par un déménagement. Je t’aime je t’aime dévoile une sensualité semblable aux musiques de Timber Timbre.
La grande nuit vidéo n’est toutefois pas un album lourd, même s'il semble pleuvoir de façon intermittente, chez Philippe B. Mais pour les sensibles et les ténébreux, la pluie réconforte, ou, mieux, pleure avec eux. Bonne écoute.
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